Explosion Imminente de Albert Pyun (2001)


Explosion Imminente de Albert Pyun (2001)
  
C’est une véritable énigme auquel nous avons affaire ce soir car le cas Steven Seagal est d’autant plus passionnant que déroutant. Si l’on reprend aux aurores des années 90, la star, quasi sex symbol du show business Hollywoodien aux multiples succès commerciaux & conquêtes – chose dont il se vante encore aujourd’hui publiquement – elle est devenue en moins d’un dixième de siècle le symbole du cake cinématographique. Totalement dévastateur, sa descente aux enfers reste pour les cinéphiles de bisseries aux allures de nanars l’exemple ultime du rêve américain pété.

Si l’on paraphrase le précédent articlé lié au seul et unique PUNISHER de l’histoire à savoir celui mettant en vedette Dolph Lundgren, les stars des années 80 (les vraies, pas Patrick Timsit putain) se sont toutes pris de sacrées dérouillées. Tant morales, critiques que corporelles. Pourtant, certaines -illuminées par la lumière du bon goût- ont réalisé les choix d’une vie leur permettant d’esquiver l’image du super-ricain barraque 80’s présente alors absolument partout. Si Scharwzy choisi Mctiernan pour le diriger en 1987 dans PREDATOR, c’est le destin. Ne croyons pas aux coïncidences. Rôle et film qui bouleverseront sa carrière à jamais ; là où d’autres se sont alors lamentablement échoués tels des huitres du Galápagos malades : JCVD, Mario Van Peebles, notre Christophe Lambert national ou la légende du film de ninjas Stuart Smith. Et c’est sans surprise et très naturellement le cas de Steven. Dolph, lui, se verra malheureusement casé dans ce rang suite aux cuisants échecs suivis de son superbe PUNISHER malgré la volonté tout particulière de vouloir passer à autre chose…en vain nous en avons déjà causé.

El phenomeno dans toute sa splendeur durant ses plus belles heures

Si Steven est maintenant connu surtout pour ses films fauchés tournés en Roumanie qu’il écrit, produit, réalisé, interprète et béni (il est très croyant) que l’on croise sur NT1 le Mercredi soir en seconde partie de soirée, les choses furent bien différentes à une époque.

Quand il démarre avec NICO en 1987, c’est avec la présence de Sharon Stone que le bougre matraque déjà des gueules dans des scènes de bastons totalement hallucinantes de débilité. Débiles mais littéralement jouissives et transpirantes de testo. L’exemple phare de la SEAGAL BAR SEQUENCE (terme déposé) reste la fabuleuse – et je pèse mes mots – scène de JUSTICE SAUVAGEel phenomeno s’efforce de demander si personne n’a vu Ritchie avant de démolir peut-être 50 soiffards avec une violence sans nom. Du propre, nettoyé à sec, sans prendre le moindre coup. Une scène culte, devenue au fil du temps l’hôtel sacré des séquences made in Steven et maintenant un leitmotiv des soirées bières entre couilles le Samedi soir.

1991 et Justice Sauvage. L'accroche est de poids et annonce le meilleur.

Car à l’époque, on avait quand même Michael Caine qui lui fit confiance avec son TERRAIN MINE (que son géniteur – Steven à la réalisation svp – voyait comme une œuvre totalement visionnaire et écolo où le bougre finissait par un discours humaniste à l’ONU. C’est dire la délicatesse du personnage...). En outre, on avait aussi Tommy Lee Jones qui grognait dans PIEGE EN HAUTE MER ou même la légende de l’âge d’or du cinéma Hollywoodien John Flynn à la réalisation de JUSTICE SAUVAGE. Il fut en son temps, un personnage aimé, attirant foules et projets fructueux. Sauf que le virage amorcé suite à son réel premier échec avec TERRAIN MINE, Steven Seagal n’essaiera jamais d’effectuer un quelconque changement. La remise en question, il ne connait pas. C’est toi qui devrais te remettre en question, enfant de tournante nous répondrait-il à travers l’un de ses films.

En réalité le personnage têtu et solitaire que Steven s’est inventé depuis son premier jour de cinéma – son rôle est absolument le même tous ses films – deviendra ce qu’il semble être dans la vie : à savoir en apparence, une vraie tête de con. Image dont il essaie de se détacher auprès du grand public dans chacun de ses films : il semble être à chaque fois un bon père de famille, croyant, et justicier de la loi (incroyablement bourrin, certes). Pourtant ses personnages se ressemblent tous, ils sont pathologiquement bornés au point d’en devenir invulnérablement très con. Et ce depuis 1987 à aujourd’hui. Le bougre se permettra même de se mettre constamment en scène comme le sex-symbol qu'il fut le temps d'une époque. Steven pécho absolument dans tous ses films, machisme has been tape à l’œil et cliché de cette époque. Balance ton Steven !

Une SEAGAL BAR SEQUENCE différente. Mais dont la conclusion se connait par avance.

Force est de constater que Steven s’enlisera dans les films qu’il pense sincèrement être bons, au point d’en devenir un gimmick, une blague et de perdre le semblant de crédibilité qu’il n’a réellement jamais eu. Pourtant, pour une raison X que nous allons essayer de résoudre, ses premiers films sont absolument fascinants. De déboires artistiques peut-être, mais fascinants de bout en bout. Tant par ses écritures de rôles désastreuses, ses scènes  from outerspace ou le simple manque d’ambition ressenti à chacun de ses projets depuis cette fameuse date.

2001 sera un tournant pour la star, déjà un peu déchue, puisque sort son tout premier (d’une immense série) DTV – Direct To Video. A savoir grosso merdo et vous me pardonnez l’expression, ces films que l’on se paye un lendemain de cuite à Cash Converter pour parfois 20cts. Habituelle expérience de votre humble narrateur. Bref, EXPLOSION IMMINENTE de Albert Pyun scellera cetes pour toujours l’empreinte de Seagal dans le nanar, mais pas pour autant dans les lymbes.

Suite aux succès plus que mitigés de ses derniers films – PIEGE A HAUTE VITESSE en premier lieu – Seagal signe pour un film avec Pyun, réalisateur du catastrophique premier CAPTAIN AMERICA (la même année que…THE PUNISHER) mais aussi de CYBORG ! qui met en scène son concurrent direct de l’époque JCVD. Le belge restera par ailleurs l'un de ses principaux adversaires depuis en termes de sorties nanars en DTV. Albert Pyun (il est Hawaïen) est alors a true specialist de la bisserie potache dont le commerce devient florissant avec la naissance des premiers lecteurs DVD très bon marché à l’aube du millénaire.

Dennis Hopper en totale roue libre.

Pour son nouveau bail, Seagal souhaite éviter le cast foireux. En tant que bon producteur mégalo il se paye des pseudos-stars qui à l’époque, sont déjà bien plus déchues que lui : Peter Greene (le méchant de The Mask), Tom Sizemore sous ectasie, le business-man de ROBOCOP 1 qui a pris un sacré coup de vioque, un faux sosie de Mick Jagger (troublant), quasiment tous les rappeurs possibles de LA (Nas, Ice-T ou même Chilli, vas savoir pourquoi) et surtout, mais alors surtout ce totalement foutraque et vraiment surrestimé Dennis Hopper. L’acteur, en roue libre de l’extrême, (probablement ultra alcoolique et camé jusqu’à la moelle) dans un rôle que les gens ont naturellement oublié de citer lors des nombreux hommages suite à l'annonce de son décès il y a quelques années. On ne se demande pourquoi tant l’acteur défonce littéralement le film.

Le tout cause d’une vague histoire d’explosions dans San Francisco (y’a un train un moment pour se repérer géographiquement) sans queue ni tête orchestrée par ce flingué de Dennis Hopper. Un flic à la dérive (forcément) interprété par Tom Sizemore zombifié après avoir bouffé un peu trop de pilules, mène l’enquête épaulé/coaché/couvé/éclairé/béni par un vieux de la vieille du déminage (et aussi combattant d’art martiaux, pourquoi pas, l’un n’empêche pas l’autre) campé par le héros de cet article.

EXPLOSION IMMINENTE est objectivement un film qui se veut assez modeste dans sa finalité. Scénario, objectifs de vente ou mise en scène. Mais qui pour autant ne se prive pas d’un budget assez large pour ce genre d’œuvre (voir le casting malgré tout…) et surtout dont il devient difficile d’oublier la mégalomanie totalement pathologique de Seagal qui estime très favorablement son film et ses dialogues cosmiques qu’il écrit lui-même. Le vrai point d’attache de l’œuvre reste sans doute son inexplicable raison d’exister. Car si une œuvre possède naturellement des points faibles selon les jurys populaires ou critiques, EXPLOSION IMMINENTE convergence tous les mauvais choix possibles vers et un seul point vectoriel : lui-même. Le film n’est pas un film catastrophe, mais une incroyable catastrophe qu’il convient de voir et revoir. Explications.

Tom Greene le méchant de The Mask, en side-kick aux répliques putassières déjà vu 57 fois le mois dernier.

Pour reprendre Karim Debacche, certains mauvais films valent certainement plus la peine d’être vu que certains chefs d’œuvres que tout étudiant tête à claque en 2ème semestre d’école de cinoch balance en name dropping. « Tiens ces escaliers me rappellent le cuirassé Potemkine ! » Merci mec. Non, par de là les montagnes de ridicules et de mauvais goûts se distillent des œuvres hautement – comprenez mystiquement – incompréhensibles . Des oeuvres hautement importantes, que nous devons voir ou examiner afin d'évaluer la gravité des choses.  Certainement pas un devoir de mémoire non plus, on ne va pas déconner sur le sujet. Mais dont l’expérience pour tout amoureux ou amateur du cinéma est totale et irréversible.

D’où l’importance de se poser une question fondatrice du cinéma : qu’elle frontière obscure sépare le nanar du navet ? Si le navet est un film objectivement mauvais qui ne fait même pas rire (ne possédant pas la géniale sensation présente dans le film présenté) le nanar lui fait rire. Il s’agit d’un film produit, conçu et aimé au premier degré par ses créateurs. Des malins comprendront rapidement au fil du temps le concept juteux : un très petit budget, faire de la merde pour faire rire, buzz, pognon. Et surtout d’autres stars déchues viendront titiller le filon pour jouer de leurs images. A savoir tous ces actionneurs qui ne souhaitent plus être has been, mais juste cool. Le marché juteux, ils se rendront compte de la marque de fabrique qu’ils sont en train de venir, Chuck Norris en premier. Trahison.

Ce dernier comprendra bien trio rapidement la blague virale qu’il est sur internet (et donc une source de fric via son attitude cool/has been à l’écran). Chuck Norris joue maintenant clairement le gimmick qu'il est sur internet pour produire du Chuck Norris (voir son intervention dans EXPENDABLES 2). Ce qui est fondamentalement opposé de ses premiers films, conçus sérieusement. La frontière est alors franchie : on créé dès lors du soi-disant nanar pour vendre. On cède sa carrière sur des bouffonneries et des punchlines bas de gamme pour que le consomateur continue de se moquer de son image. Un choix,  et peu importe qu'il soit bon ou mauvais, il ne s'agit alors plus d'oeuvre célébrée au premier degré. Ce qui détruit le concept de nanar. Une trahison pour certains. Le meilleur contre-exemple restant SHARKNADO, terrible merde pour le coup, qui joue son aura « nanar » (ce qu’il ne sera jamais on l’aura compris) et semble bien avoir compris le pactole de thune encaissable avec la hype post 2010 des cinéphiles à ce sujet. Au meilleur des cas, considérez ces œuvres comme des comédies nanardesques bas de gamme. Au pire, tout simplement comme des navets. De mauvaises œuvres qui ne vous arrache pas le moindre rictus. Point barre.

Dennis Hopper, allumé, et un sosie du clochard de Mick Jagger.

Le capital sympathie apporté aux nanars ne réside pas dans la surenchère gore ou verbale de ses films, mais bien dans l’involontaire innocence du réalisateur et de ses acteurs de lustrer leur projet. Ce qui est une chose, très, mais alors très différente. Pour illustrer avec exemple, il n’est pas drôle de mimer une glissade sur une peau de banane, mais c’est le fait de glisser involontairement qui provoque l’étonnement, le rire (ou le malaise).

Par conséquent, EXPLOSION IMMINENTE n’est donc pas, et ne sera jamais une véritable merde telle que SHARKNADO ; que j’aime littéralement insulter pour son identité bâtarde qui tend à vendre un programme nanardesque alors que le film de requins fut pensé comme tel depuis le départ du projet. Gros traitre. Cependant : EXPLOSION IMMINENTE est une catastrophe cinématographique des plus provocantes du siècle qui après coup nous force à développer une première question bien subjective : pourquoi ont-ils fait ce film ? Ont-ils cru une minute en leur potentiel ? Pourquoi un tel budget ? Personnage n’a donc vu le film monté à la fin avant de le projeter ?

Si aucun plan du film ne bouge (à part quelques tremblements de caméras pour mimer l’excitation de la scène d’action dynamique, on remerciera pour la leçon de cinéma), c’est surtout dans sa globalité que tous les protagonistes, du réalisateur au designer stagiaire, semblent avoir sévèrement fissurer pendant l’élaboration et la production du film. C’est avec une difficulté ahurissante que tous les plus terribles goûts et choix s’enchainent : premiers rôles balayés du revers, discours hors sujets totalement cosmiques (voir les monologues de Seagal en quasi gourou de secte sur l’abandon de la peur afin d’accepter le deuil en soit lors d’un désamorçage de bombe nucléaire…on en est là quand même !), les écrans verts utilisés même pour des décors intérieurs, retournements de situations impossibles, punch-lines d’une beaufitude sans nom, dialogues sans buts, interprétations des acteurs ahurissantes de mauvais goûts (la mort de NAS fut source d’inspiration pour Cotillard dans THE DARK KNIGHT RISES à coups sûrs) transgression de la narration aussi simple soit-elle, suspense inexistant, design mort-né, illogicité la plus totale du scénario, hors sujet à tous les étages dans les dialogues. Et ceci sans compter les faux raccords, les perches dans le décor, les regards caméras, les jump-cuts incessants, les fondus qui n’ont pas lieu d’être, l’utilisation de musiques technos après des séquences apparemment dramatiques ( ???), Tom Sizemore qui en fait des caisses en campant un flic sous anti-dépresseurs mais qui lui semble bien sous coke, ou même…même les scènes de bastons avec Steven. Le malaise envahissant est total, mais très, très drôle.

Tom Sizemore, perdu dans les lymbes de l'acting.

Car pour en revenir au principal auteur du film – oui messieurs, c’est un auteur qu’on le veuille ou non – même Seagal se vautre lors de ses scènes de combats. Pour beaucoup d’amateurs du genre, il existe deux périodes Seagal à l’instar de Chuck Norris. Comprenez par-là, si Steven ne semble toujours pas avoir compris qu’il réalise objectivement des nanars – bis répétita, ces films pensés au premier degré mais que les gens savourent (et je pèse mes mots ADORENT) au second degré – certains comme Chuck ou JCVD semblent donc bien l’avoir compris contrairement à Steven. En vain et contre tous, S.S. (oui…Steven Segal) a malheureusement aussi affronté son pire ennemi : le temps.

En réalité, EXPLOSION IMMINENTE est le premier film où Steven ne se bat physiquement pas pour les scènes d’actions d’où ses short-cuts en longues focales sur sa gueule pendant les scènes de bastons. Ces éléments putassiers de montage insistent sur le fait que oui, il est bien le combattant. Et que non, il n’a pas besoin de cascadeur. Mensonge. Pour beaucoup d’amateurs de genre, c’est avec cet élément visuel que la dystopie Seagal commence. Abimé par le temps assez rapidement, l’acteur prend du poids (peut-être une métaphore visuelle de son égo surdimensionné). Il n’est dès lors filmé qu’en plan américain ou gros plan ; à savoir que toutes ses scènes de bastons post EXPLOSION IMMINENTE sont alors très souvent peu éclairées et surtout captés par un singe sous LSD pour cacher la ruse – que tout le monde a bien cerné avec le temps, mais je vous le disais, Steven est devenu son propre personnage : un têtu un peu con –.

NAS & Tom Sizemore qui je cite "se pètent à l'alcool" après une arrestation.

Fini les longues séquences de Seagal dans un bar qui habités par ses moulinets du tigre venait déboiter des mâchoires aléatoirement avant de tordre les doigts de la main de ses assaillants par les doigts – sa spéciale – sans en prendre une. Véritable moment d’extase cinéphile de chaque instant qui atteignait un autre zénith dans une séquence de train dans le génial PIEGE A GRANDE VITESSE où Steven ponctuait sa mise à mort du vice-méchant par un « je suis imbattable dans une cuisine » sur une soundtrack des plus fleuries. Objectivité quand tu nous tiens plus.

Tous les choix y sont radicaux et foutrement mal choisis. Aussi incroyable cela peut-il puisse paraitre, même les décors du commissariat semblent avoir été pris à la va-vite chez le troqueur du coin. Le film donne la curieuse impression d’avoir été filmé dans un 10 m² (ne vous attendez pas à un plan trop large hein !), le montage est consternant à couper sans cesse trop en avant ou trop longtemps après la réplique...Les seules vues de la ville provenant certainement de stock-shots d’autres films de la même boite de production. Même les fils scénaristiques désastreux ne seraient réalistes même après une relecture christique de Christopher Nolan.

Tout, littéralement tout est mauvais. Mais pour autant jamais détestable. Comme nous le disions un petit peu plus haut, cette résultante en fait un objet sacrément inoubliable : comprenez-le, nous avons affaire ici au paradoxe du cinéphile à son apogée. Hallelujah.

Les longues focales sur Steven : la fin d'une époque, le début d'une autre.

Cette conjecture vectorielle de choix sans réel sens se distille au sein de cette œuvre hautement sensible. Complètement toxique pour un apprenti cinéphile en apparence, elle devient un important objet d’étude afin d’y déterminer les choix à ne pas réaliser avant un premier court ou long métrage. Sans en rigoler dans un premier temps, pour en rire gentiment comme un sympathique nanar culte dans un second temps. Le cinéma est fait de chef d’œuvre et de mauvais films, un vrai melting pot qu’il convient de voir dans son ensemble. Comment peut-on ainsi qualifier qu’une œuvre est fondatrice sans voir ce qui nous parait être le pire ? Regarder des mauvais films serait-il tout aussi important que d’en regarder des bons ? Oui certainement, si l’on veut apprendre à aimer le cinéma, et ne pas à le consommer. C’est comme la bouffe, la menuiserie ou les foots du dimanche avec les pots du bistro. Pour aimer le meilleur, il faut peut-être avoir vu le pire. Et à chacun d’aimer ou de détester l’élément en question, à son degré de lecture, à sa manière.

Un univers presque métaphysique quand une embarrassante séquence à laquelle nous assistons viennent se confronter ces mots : « et dire qu’ils ont fait ceci sérieusement…en pensant que c’était super cool».

Steven, alors bien amoché (même s’il ne s’est jamais pris une tatane) a continué dès lors sa descente aux enfers. Et on ignore encore aujourd’hui s’il réalise ses films dans un but précis. Croit-il encore en son cinéma has been ? Pense t’il être encore une icône ? C'est dans ce registre métaphysique que cet ultime guerrier de la péloche eighties ne semble pas trouver réponse. Si tous ont accepté leur statut has been, lui (mis à part dans MACHETE qu’il pensait peut-être après tout comme un film premier degré) continue d’œuvrer seul, sans sens et sans auto-dérision. Evoquant jusqu’à son dernier film le même personnage très kéké qu’il habite depuis NICO. Refusant une remise en question, près de 35 ans après. Une énigme, une vraie. Fabrice Drouelle si tu m'écoutes.

Jaquette américaine dont la qualité n'est plus à prouver.

L’industrie du cinéma regorge d’œuvres incroyablement mauvaises. Véritables traites en tout point de nos idées et idéaux spirituels. Pour autant l’univers totalement innocent (je pèse mes mots sur ce mot) du nanar se cache depuis trop longtemps, et devient un véritable moment de plaisir à partager. Car c’est avec amour que ses films ont très certainement imaginé et réalisé. D’où un capital sympathie très subjectif à leurs égards. Mais attention, la médiocrité ne devient pas pour autant une réponse à tout ou surtout une excuse ! Les œuvres sont mauvaises mais appréciées à un différent degré. Mais gare à vouloir se cacher derrière cette naïveté, quitte à se faire réellement trasher. 

Oui le cinéma est un art et dont la critique est clairement subjective (venez pas me faire chier avec l’objectivité, cordialement). Et cette subjectivité se défend corps et âme autour du comptoir le samedi soir. Ainsi dévorer EXPLOSION IMMINENTE devient hautement important pour tout cinéphile qui se défend, afin de se poser l’unique question qui devait préoccuper l’humanité (et ce pour tous les grands sujets mondiaux aujourd’hui) : comment avons-nous pu en arriver là ?

Mon prochain article sera sur 1917. Un miracle cinématrographique littéralement opposé. Peut-être un des graal cinématographique de ces dernières années.
A l’envers. A l’endroit.
Comme nous l’évoquions.



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